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Sylvia Daoust (1902-2004)

La première sculpteure du Québec

Le tonnerre et les éclairs politico-religieux que provoqua Refus global, en 1948, refoulèrent dans l’ombre d’autres artistes, et non les moindres, parmi lesquels on retrouve Alfred Pellan, Jacques de Tonnancour et… Sylvia Daoust. À cet égard, les parcours contradictoires de Sylvia Daoust et de Paul-Émile Borduas, l’âme de Refus global, sont exemplaires. Ainsi, à l’époque où la discrète Sylvia Daoust, première femme au Québec à pratiquer professionnellement la sculpture, menait une brillante carrière dans l’art profane, son contemporain et collègue de classe, Paul-Émile Borduas, décorait des églises avec son maître Ozias Leduc. Or, quand, faute de contrats, Borduas laissera tomber l’art religieux au profit de l’art profane, sa consœur Sylvia Daoust fera exactement le contraire. Notamment sous l’influence de l’architecte bénédictin Dom Paul Bellot, elle s’engagera dans une lutte pionnière et soutenue contre un art religieux dont l’état était alors lamentable. Les commerçants du temps vendaient aux curés, qui les achetaient, des «Notre-Dame de Pitié en stuc» et autres horreurs sanguinolentes en plâtre sorties de moules industriels, repoussant du coup au chômage bon nombre de sculpteurs. Sylvia Daoust renouera avec l’art religieux des artisans québécois des siècles passés et avec l’esprit du Moyen Âge, redonnant ses lettres de noblesse et toute sa grâce à un art malmené. Artiste résolument moderne, pionnière, avec Irène Sénécal, dans l’enseignement des arts, elle prendra place au premier rang de ce qui s’appellera le Renouveau de l’art religieux. «Peu connue du grand public, Sylvia Daoust est une sculpteure incontournable lorsqu’on tente de cerner l’histoire de la modernité au Québec», écrit Pierre L’Allier, en préface du présent ouvrage.

  • Nombre de pages: 248
  • Date de parution: 2011
  • Éditeur: Fides
  • Catégorie(s): Essais, Biographie
  • ISBN (papier): 978-2-76213-108-6

Version papier

$32.95

Keable, Jacques

Journaliste de métier, Jacques Keable a collaboré à plusieurs médias québécois, du Soleil à Radio-Canada en passant par Québec-Presse, La Presse, Le Devoir et d’autres. Il a également œuvré en coopération internationale et en développement régional au Québec et signé quelques essais.